Il n’y a pas que Facebook qui sait tout de vous. Grâce à vos paiements électroniques et les données obligatoires à l’ouverture d’un compte, votre banque peut très facilement dresser votre profil consommateur. Des données qui les aident à vous proposer les meilleurs services mais qui seraient aussi utiles à de nombreuses compagnies.
Transmission…
J’ai récemment appris à ce sujet que, depuis peu, certaines banques modifiaient leurs conditions en rapport à l’utilisation et la transmission des données personnelles de leurs clients. Leur but ? Un usage plus judicieux afin de cerner leurs besoins et de leur proposer de meilleures solutions…
Cependant, dans un monde néolibéral où l’on s’évertue à créer des besoins correspondant aux offres disponibles sur le marché plus qu’à répondre à la demande, on ne peut s’empêcher de se demander : « plus judicieux pour qui exactement ? ».
Omission…
Ce n’est pas tout… Restant généralement conformes à la loi, les banques ne jugent pas toujours utile de prévenir leurs clients qu’un usage externe sera désormais fait de leurs données. Bagatelle, puisqu’il s’agit de leur apporter plus de confort et de rencontrer leur besoin !
Force est de constater qu’on est actuellement de plus en plus plongé dans l’obscurité absolue quant aux décisions qui sont prises nous concernant.
Normal ? Pour un système démocratique, si peu. Comment prétendre que le « pouvoir » est au peuple si celui-ci n’est même pas tenu au courant des décisions des multiples acteurs de ce pouvoir ? Comment prétendre au respect de la vie d’autrui si chaque action prise sans notre consentement est justifiée par « la recherche de meilleures solutions pour notre confort quotidien » ?
Même si l’utilisation de données visant à mieux cibler nos besoins existe depuis longtemps, lorsqu’il s’agit de banques, dont il est difficile – voire impossible – de se passer, le sujet est bien plus délicat.
Fort heureusement, certaines actions se sont heurtées à un « non » massif. Mais en sera-t-il toujours ainsi? Ne serait-il pas temps de légiférer en la matière?
Conditions?
Il me semble que des termes et conditions (et leurs changements!) clairs et d’une transparence irréprochable ainsi de la sécurité totale des données clients devraient être une condition sine qua non à l’existence même d’une banque, quelle que soit sa taille ou son pouvoir…
Mais peut-on encore mettre un frein à la folle machine qu’est le merchandising des données clients? Là est la question…
Sources: Big Data et Banques délicat mélange, analyse produite par Bernard Bayot pour Financité.