Burn out est déjà la troisième création du duo De Coster / Matthieu après Sincères complaisances en 2006 et Charges comprises en 2008. Pour ma part, j’ai également eu l’occasion de les voir jouer à plusieurs reprises dans la troupe d’improvisation théâtrale Les Souffleurs aux Gradins. Le sujet de la pièce m’attire mais tant de choses ont déjà été dites sur le burn out. Je suis curieuse de connaître le sort réservé au mal du siécle par nos deux protagonistes .
Assise dans la salle, la première chose qui me frappe, c’est l’habillement de la scène. Quelques lampes en cuivre au design moderne posées çà et là. Un écran rond. Un décor étrange, froid et décalé. La pièce démarre et on est immédiatement happé par son rythme intense. Burn out est une série de petites scènes qui illustre ce fléau avec génie. Des scènes tantôt décalées et symboliques ou au contraire ultra réalistes. Pour beaucoup de créateurs, cet exercice serait périlleux et dangereux. Les critiques pourraient les accuser de ne pas avoir choisi de style précis. Mais Matthieu et De Coster relèvent le défi avec une aisance toute naturelle. Ils passent d’un personnage à l’autre, d’un style à l’autre, d’une ambiance à l’autre avec une facilité déconcertante.
Burn out est tantôt hilarant (la femme qui parle de son mari en burn out à son ami ou le personnage du psychologue burnologue néerlandophone), tantôt touchant (la femme prisonnière de cette énorme liste de choses à faire ou les deux fonctionnaires amoureux) et pousse souvent à la réflexion (la scène des deux personnages qui cherchent un chemin à emprunter).
L’autre risque dans ce type de création aux multiples personnages était celui de rester en surface, survoler les choses. Mais nos deux comédiens rentrent dans le peau de leurs personnages à grande vitesse et leurs apportent immédiatement du corps. Ce n’est jamais surjoué, toujours juste. On ressort de la représentation avec non seulement l’impression d’avoir fait le tour complet de la question mais aussi d’être passé par une grande palette d’émotions.
Et enfin, je tire mon chapeau au metteur en scène, Emmanuel Dekoninck, puisqu’il a guidé les comédiens dans ce décor si particulier. Le résultat est une mise en scène très originale. L’habillement sonore vient ajouter la touche finale.
Vous l’aurez compris, cette création est réjouissante de bout en bout. Longue vie à ce duo brillant!
Burn out
Du 27 Novembre au 13 Décembre à 20h30 aux Riches Claires
De: Thierry de Coster, Odile Matthieu et Pascale Vander Zypen
Mise en scène : Emmanuel Dekoninck
Chorégraphies : Juliana Neves
Avec : Thierry de Coster et Odile Matthieu
Création lumières : Fred Delhaye
Illustration sonore : Pierre Ducaju (Studio 43)
Scénographie : Nousch Ruellan
Plus d’infos sur le site des Riches Claires