“Qui aime-t-on quand on aime ?” C’est la question que s’est posé Pascal Rambert, l’auteur de la pièce construite en deux monologues distincts. Et il prévient tout de suite : il n’a pas la réponse à cette question. C’est bien trop vaste pour qu’on s’y atèle. Bien trop périlleux. Tout ce qu’il s’est donné comme tâche, c’est de donner la parole à un homme puis à une femme, en réponse. Ils parlent l’un et l’autre successivement, sans s’interrompre, de leur rupture imminente. La pièce s’appelle Clôture de l’amour, très logiquement. Elle se donne au Théâtre des Martyrs jusqu’au 10 février.
Pietro Pizzuti et Sandrine Laroche, les sujets de la rupture © DR
Deux regards sur l’inévitable
Aucun gant ne sera pris pour décrire toute la violence que suscite et qu’implique une séparation amoureuse. Et le public peut s’en rendre compte très vite, dès les premiers mots de Pietro Pizzuti, l’homme, qui foule les planches en premier, en attendant la réponse de celle qui ne sera bientôt plus liée à lui d’aucune façon, interprétée par Sandrine Laroche. Pendant le monologue de sa moitié, elle ne bouge pas, ne se lève pas de sa chaise, ne manifeste aucune émotion à l’extérieur. Elle l’écoute simplement, calmement, sur sa chaise, en le regardant, tout de même, avec poigne, dans l’attente de son tour. L’ambiance pesante de cette confession à deux faces ne peut laisser le public indifférent, d’une scène que trop de gens connaissent ou ont connue dans leur parcours de vie, une ou plusieurs fois.
Le texte se veut incisif à chaque mot, nous explique le Théâtre des Martyrs. Pascal Rambert y a tenu lors de l’écriture de la pièce, de la première syllabe à la dernière. Le moteur de la pièce est de chercher les raisons de leur désunion à venir, conséquence fatale de leur désamour évident. Pour les protagonistes, le passé heureux n’est plus. Il faut sauver les meubles, pour lui, pour elle, pour eux ensemble et séparément. Mais y parviendront-ils ?
L’ambiance pesante d’une pièce marquée par le tiraillement mutuel © DR
Clôture de l’amour
De: Pascal Rambert
Avec: Sandrine Laroche et Pietro Pizzuti
Mise en scène: Sandro Mabellini
Plus d’infos sur le site du Théâtre des Martyrs